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Lycéens au cinéma. Projet 2006.
Lycéens au cinéma. Projet 2006.
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19 octobre 2005

Scénario Version 2.2

Légende : Souligné > ajouts et/ou propositions nouvelles par des élèves et/ou par Bruno.


PROJET AUDIOVISUEL
2004/2006

SCENARIO
Version 2.2


SEQ 1. EXT. Jour. RUE. ECOLE.

Devant une école primaire arrive WARREN, un jeune homme d’un petite vingtaine d’année, habillé d’un blouson porté au-dessus d’un survêtement dont la capuche dépasse du col, le sac à dos sur l’épaule.

Dans une main, il tient un gros cartable aux couleurs franches qui tranchent ave

c s

on look, mais son autre main tient celle d’un petit garçon de sept ou huit ans à l’allure joyeuse.

Arrivés devant la grille, les deux garçons s’arrêtent. WARREN s’accroupit pour donner son sac à son petit frère, en profitant pour lui remonter sa fermeture éclair jusqu’au cou dans un geste protecteur.

WARREN

Tu as bien ton ticket de cantine ?

THEO

Dans ma poche de cartable, et je la mets sur le bureau du maître en rentrant dans la classe, oui, je sais !

WARREN

(embrassant son frère)

Passe une bonne journée mon ange… Je t’aime tout fort, Théo.

THEO

Pourquoi je dois aller à la cantine, toujours, Warren?

Toi, tu rentres bien tous les midis!

WARREN

Je sais... Mais en ce moment, avec maman et papa qui déconnent, tu es bien mieux ici. Mais je te promets que ça va s’arranger. Ok ? File ! On dirait que ça a déjà sonné ! Bisous !

Théo sert son grand frère en écartant ses bras largement autour de lui. Les deux garçons s’embrassent encore et THEO s’élance en courant vers la cour de l’école.

THEO

(sans se retourner, agitant la main pour son frère)

Salut Warren !

WARREN regarde un instant son petit frère en souriant, marquant une pause, puis se retourne pour reprendre sa route. Le sourire affiché devant son petit frère s’est effacé d’un coup.

SEQ 2. EXT. Jour. RUE.

Son casque de walkman sur la tête, WARREN avance dans une ruelle un peu lugubre. L’absence de lumière de l’endroit semble se refléter sur le visage morne du jeune homme, dont les yeux transpirent de tristesse.

WARREN s’arrête un instant contre un mur et, après avoir vérifié que personne ne peut le voir, sort rapidement de son sac une petite bouteille d’alcool dont il dévisse le bouchon.

Il hésite, grimace un peu, renverse sa tête en arrière et, entendant soudainement des élèves qui apparaissent derrière lui au bout de la rue, s’enfile une gorgée d’alcool avant de ranger précipitamment la bouteille dans son sac.

Le groupe de jeune arrivant à sa hauteur, WARREN se fait accoster pour une clope. Sans broncher il en donne.

Derrière les élèves, WARREN reprend sa route, remontant son sac à dos sur l’épaule.

SEQ 3. Int. Jour. Lycée. Salle vidéo.

Dans le local vidéo d’un lycée professionnel, une porte s’ouvre lentement.

Une silhouette entre rapidement mais discrètement, refermant la porte derrière elle avec précaution. Le visage de l’individu qui s’approche d’une armoire n’est pas visible, masqué par une capuche de survêtement.

Les mains de la silhouette se posent sur le verrou pour le forcer. L’armoire s’ouvre sans difficulté : une caméra vidéo est sortie pour être immédiatement cachée dans le sac à dos.

Aussi vite et discrètement qu’elle est entrée, l’ombre ressort de la salle, le sa

c s

ur l’épaule.

SEQ 4. Int. Jour. Lycée. Salle de sport. Terrain.

Dans la salle de sport, en cours d’éducation physique, une classe de garçons de terminale dispute un match de foot. Deux équipes s’affrontent, différenciées par des maillots de couleurs, le PROF D’EPS est sur le terrain pour arbitrer. WARREN est dans les joueurs, il semble se débrouiller assez bien mais avec trop de gestes violents.

Sur le banc de touche, trois ou quatre élèves seulement vocifèrent des encouragements, se moquant un peu, parfois.

ELEVE 1

(sur un ton de reproche)

Vas-y Warren ! Tu fais quoi, là ?!

ELEVE 2

(moqueur)

Allez, gros nul! Qu’est-ce que tu fous?!

ELEVE 3

(méchamment)

Arrête de te marrer : t’es aussi nul que lui !

ELEVE 4

Ouh ! Vous êtes nuls !

ELEVE 1

(se levant, voyant Warren avancer vers le but adverse)

Allez Warren ! Fonce !

Sur le banc, AXEL, un autre élève, reste silencieux, fixant WARREN, qui s’est fait prendre le ballon des pieds sur le terrain. Dans le jeu, les gestes accompagnant les passes témoignent d’une certaine tension. WARREN accroche régulièrement les vêtements d’autres joueurs de l’équipe adverse et, dans un mauvais mouvement, se frotte d’un peu trop près à NICOLAS. NICOLAS, qui porte un maillot de même couleur que WARREN, trébuche et laisse échapper le ballon qu’il avait dans les pieds : il s’énerve et repousse violemment WARREN.

Relevant l’incident, le PROF D’EPS siffle la faute mais s’aperçoit aussitôt que ce sont deux joueurs de la même équipe, WARREN et NICOLAS, qui se sont accrochés avec violence.

WARREN

(poussant Nicolas)

Putain Nico, fais gaffe ! Essaie ça encore une fois et je t’en mets une.

NICOLAS

Ta gueule ! Je ne l’ai pas fait exprès. Arrête de te la péter parce que tu fais du foot.

WARREN

Je peux, moi, au moins ! Je ne suis pas une quiche !

LE PROF D’EPS

(intervenant)

On se calme, les deux, là, ça suffit !

Le jeu reprend et, très vite, une mauvaise passe met le ballon dans les jambes de NICOLAS qui l’envoie sans le vouloir dans son propre but, provoquant la foudre de WARREN.

Calmant la déception de l’équipe de NICOLAS, LE PROF D’EPS siffle rapidement la reprise de la partie mais WARREN, attendant que l’enseignant ait le dos tourné, se précipite sur NICOLAS.

WARREN

(furieux)

Putain ducon, t’es vraiment une chèvre !

NICOLAS

(reculant)

Mais ferme ta gueule ! Je ne l’ai pas fait exprès, bouffon !

WARREN

Pas fait exprès ? C’est ça ! Prends moi pour un con !

Très en colère, WARREN fonce sur NICOLAS pour le frapper au visage. Nicolas essaie de prendre WARREN en traître mais trébuche et se retrouve à terre, se défendant mal.

A l’autre bout de la salle, LE PROF siffle un arrêt de jeu et, avant qu’il ne rejoigne les deux élèves, ALEXANDRE essaie déjà de les séparer en tentant de retenir WARREN.

ZEP et TONY, très en colère contre NICOLAS, qui se relève, se rapprochent vivement.

LE PROF D’EPS

(sifflant encore l’arrêt de jeu, sur un ton agressif)

Oh, oh ! Vous deux, là ! Qu’est-ce que vous faîtes ?!

ça ne va pas, ou quoi ?! Où est le délégué ?
(s’adressant au délégué qui se lève du banc de touche)

Axel ! Emmène ces deux-là au CPE pour qu’ils s’expliquent là-bas, s’il te plaît.

C’est un terrain de jeu, ici !

AXEL se lève, dans le même temps qu’un autre élève assis plus loin, tandis que NICOLAS et WARREN s’avancent en râlant pour sortir de la salle.

SEQ 5. Int. Jour. Lycée. COULOIR

Dans un silence lourd, WARREN et NICOLAS arrivent devant la porte du CPE, accompagnés d’AXEL et du suppléant. AXEL frappe à la porte.

            LE CPE

(OFF)

            Oui ?!

AXEL ouvre et parle à la porte, sans entrer.

AXEL
Bonjour Monsieur. J’amène deux élèves qui se sont battus en EPS.

            LE CPE

(OFF)

            Entrez.

AXEL rebrousse chemin pendant que WARREN et NICOLAS entrent dans le bureau.



SEQ 6. Int. Jour. Lycée. Bureau du CPE.

WARREN et NICOLAS sont assis dans le bureau du Conseiller Principal d’Education, face à celui-ci. Ils restent muets.

AXEL et LE suppléant sont debout à la porte.

LE CPE

(rompant le silence)

Alors ?! Rien à me dire ?

WARREN
(sans relever les yeux, maugréant)
C’est lui qui a commencé.

LE CPE

Je ne cherche pas à savoir qui a commencé mais ce qui s’est passé.

De toute façon, vous serez sanctionnés.

WARREN

(s’énervant brusquement)

Que dalle ! J’irai pas en colle à cause de lui.

NICO

(du tac au tac)

C’est de ma faute peut-être ?!

LE CPE

(reprenant les deux garçons sur un ton ferme)

Assez !

WARREN
(relevant la tête, presque inquiet)

Mais pourquoi nous coller direct, comme ça ?

LE CPE

(un peu énervé)

A ton avis, c’est normal de se battre en cours ?

WARREN

Non.

LE CPE

(se tournant sur Nicolas)

Nicolas ?

NICOLAS

(jetant un regard de côté à Warren)

Non… Bien sûr que non.

LE CPE

Rien d’autre à ajouter ?

(presque résigné)

On dirait que ça ne suffit pas que votre classe soit en tête de liste

de celles qui peuvent être soupçonnées pour les vols de caméra...

Les élèves laissent planer un silence lourd.

WARREN penche la tête de côté. AXEL se redresse un peu.

LE CPE

Très bien. Trois heures de retenue mercredi.

(Warren relève les yeux brusquement, ennuyé, mais n’osant rien ajouter)

Vous pouvez retourner en classe.

WARREN et NICOLAS se lèvent pour aller vers la porte, échangeant des regards noirs pendant que les délégués sortent déjà du bureau du CPE.


WARREN
(chuchotant à l’adresse de Nicolas)

A cause de toi, je suis collé.

NICOLAS
C’est ça, oui...

LE CPE

Retournez en cours dans le calme, s’il vous plaît!

SEQ 7. Int. Jour. Lycée. Couloirs.

Dans les couloirs, AXEL et le suppléant précèdent WARREN et NICOLAS.

A la faveur d’un tournant, derrière NICOLAS qui ne l’a pas vu, WARREN range sa bouteille d’alcool dans son sac après en avoir pris une nouvelle gorgée. Mais WARREN omet de bien refermer son sac.

WARREN rattrape NICOLAS et le saisit à la gorge sans s’apercevoir qu’un couteau tombe dans le même temps de son sac mal fermé.

            WARREN

            (sur un ton sec)

            Ecoute-moi bien…

            NICOLAS

            (hésitant)

            Tu me fais mal !

            WARREN

            (menaçant)

            t’as pensé à moi ? Le fric que je t’ai demandé hier ?!

            NICOLAS

            (prenant les mains de Warren qui le maintiennent dans les siennes)

Tu me prends la tête, Warren, tu fais chier : qu’est-ce  que je t’ai fait pour que tu…

            WARREN

            (le coupant)

            Ferme-là, ou t’es mort ! Et je te préviens : si mes parents sont convoqués…

            NICOLAS

            (apeuré)

            Et ben quoi ?!

Revenu sur ses pas, AXEL calme WARREN de sa simple présence.

            WARREN      

            (énervé, s’éloignant)

            T’auras de sacrés problèmes !

AXEL suit WARREN tandis que NICOLAS, derrière, ramasse discrètement le couteau et l’enfonce dans sa poche.

SEQ 8. Int. Jour. Lycée. Salle de sport. Terrain.

De retour dans la salle de sport, WARREN vient s’asseoir sur le banc de touche.

ZEP et TONY le rejoignent, jetant des regards noirs vers NICOLAS, qui s’assied plus loin.

            TONY

            Alors ? Il t’a dit quoi le CPE ?

            ZEP

            (montrant Nicolas)

            Si tu veux, on peut le défoncer pour toi ce bâtard ! Tu nous le dis et c’est bon !

            

            WARREN

            (regardant Nicolas, la jambe tremblant nerveusement)

Non, c’est bon, je peux l’éclater moi-même, ce bouffon !

            ZEP

            Comme tu le sens. C’est toi qui voit.

WARREN

(s’intéressant de nouveau au match, songeur)         

Merci quand même… C’est sympa…

SEQ 9. Int. Jour. Lycée. Couloir.

A l’intercours, NICOLAS avance dans les couloirs avec quelques élèves qui discutent du vol de la caméra dont personne ne semble savoir qui a pu le commettre.

            NICOLAS

            Eh, franchement, vous savez pas c’est qui qu’a volé la caméra ?

            ELEVE 1

            Non, on ne voit pas qui ça pourrait être !

            ELEVE 2

            T’es sûr de ça ?!

(se retournant sur Warren)

Moi, je crois que je vois très bien…

Derrière eux, à la traîne, accompagné par TONY et ZEP, WARREN commence à chahuter vivement BRUNO, un autre élève.

WARREN

            (bousculant Bruno)

            Bouge toi ! Tu vois pas que je passe !

BRUNO ne dit rien, regardant ailleurs.

            

            WARREN

            (insistant)

            Eh ! Oh ! Tu réponds quand je te parle !

ZEP prend BRUNO par le col, à moitié sérieux.

            ZEP

            T’as de la tune pour mon pote ?!

AXEL et ANTOINE, l’autre délégué, interviennent, permettant à BRUNO de s’éloigner.

            AXEL

            (prenant WARREN à part)

            Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu deviens fou, t’es pas bien ?!

            ANTOINE

            On n’est pas les seuls à avoir remarqué que t’es devenu très violent.

Tu veux te faire virer ou quoi ?!

            WARREN

            (repoussant Axel)

            Allez, faîtes pas chier !

WARREN s’éloigne avec ZEP et TONY.

SEQ 10. Int. Jour. Lycée. Salle de classe.

En début du cours, les élèves terminent de s’installer. LA PROF fait l’appel.

La PROF

           Aymeric?

AYMERIC

           (fermant derrière lui la porte de la salle)

            Je suis là, M’dame.

LA PROF

           Il ne manque plus qu’Alexandre alors. Il est absent depuis quand ?

            ANTOINE

            Il était là en sport à l’heure d’avant, Madame.

LA PROF

Antoine, vas voir si un surveillant peut chercher Alexandre, s’il te plaît.

ANTOINE se lève et sort de la classe dans le brouhaha.

SEQ 11. Int. Jour. Lycée. couloir.

ANTOINE sort du bureau des surveillants avec l'un d'entre eux. Tout en marchant, LE SURVEILLANT l’interroge.

Le surveillant

Tu as une idée de l’endroit où peut se trouver Alexandre?

ANTOINE

Je l'ai pas vu depuis qu'on est sorti du cours d’EPS.

Le surveillant

Alors on va commencer par aller jusqu'à la salle de sport.

SEQ 12. Int. Jour. Lycée. Salle de sport. Vestiaires.

Dans les vestiaires, ANTOINE et LE SURVEILLANT retrouvent ALEXANDRE allongé dans un coin, par terre, se tenant les côtes : il a du sang sur le visage.

            ANTOINE

            (stressé, il s’accroupit à côté de son camarade)

            Qu’est-ce t’a fait, gros ?!

            ALEXANDRE

            (se relevant, aidé par le surveillant)

            T’inquiète, je me suis torché tout seul.

            LE SURVEILLANT

            Tu es sûr, Alexandre ? T’as l’air bien arrangé, qu’est-ce qui s’est passé ?

            ALEXANDRE

            (énervé)

            Je suis tombé ! C’est bon, ça va !

            LE SURVEILLANT

            Tu vas quand même passer par l’infirmerie avant de retourner au cours.

            ALEXANDRE

            (rassemblant ses affaires)

            C’est bon, j’y vais !

SEQ 13. Int. Jour. Lycée. Couloir de sortie de classe.

A la pause de midi, sortant de cours parmi les derniers, ANTOINE s’adresse à quelques élèves.

            ANTOINE

            Alexandre n’a pas voulu parler. Il soutient qu’il est tombé tout seul.

            ELEVE 1

            Ca m’étonne que le prof de sport n’a rien capté.

            ELEVE 2

            Moi je l’ai vu retourner seul au vestiaire.

            ANTOINE

            Pour quoi faire ?!

            ELEVE 3

            Il a dit qu’il avait oublié ses affaires.

            ELEVE 1

            Bon, moi j’ai la dalle, je vais bouffer : à cet après-m’ !.

            ANTOINE

            Bon ap’ !

SEQ 14. INT. JOUR. LYCÉE. COULOIR ET TOILETTES.

Plus loin dans un couloir, s’échappant du flux des élèves qui se dirigent vers la cantine et  s’assurant que personne ne l’a vu, WARREN entre aux toilettes.


A l’intérieur, il se colle contre la porte d’entrée pour empêcher qu’on le dérange et sort rapidement de son sa

c s

a petite bouteille d’alcool presque vide. Il la termine d’une traite.

Une chasse d’eau se fait entendre. WARREN remet rapidement sa bouteille dans son sac et rentre dans la première cabine à côté de l’entrée cabine sans refermer la porte.

Voyant que c’est NICOLAS qui s’apprête à sortir, WARREN s’extrait rapidement de la cabine et le bloque pour l’empêcher de partir.

            WARREN

            Tu m’oublieras j’espère ?!

            NICOLAS

            (baissant la tête en essayant de sortir)

            Quoi ? Je te dois rien !

            WARREN

            (relevant le visage de NICOLAS pour l’obliger à le regarder dans les yeux)

            Mon fric ! Il est où ?!

            NICOLAS

            (la tête toujours baissée)

            Je ne l’ai pas !

            WARREN

            (haussant le ton)

            T’as intérêt à le ramener cet après-midi !

            NICOLAS

            (les yeux toujours baissés)

            Pourquoi je te ramènerai cet argent ? C’est encore pour picoler?!

            WARREN

(visiblement blessé)

            Qu’est-ce que ça peut te foutre!

            (relâchant Nicolas en le mettant presque dehors)

Allez ! Casse-toi !

NICOLAS sort précipitamment des toilettes.

WARREN se plaque encore contre la porte d’entrée pour empêcher qu’on entre. Il donne un grand coup de poing dans la porte en renversant encore sa tête en arrière.

            

SEQ 15. INT. JOUR. LYCEE. HALL D’ENTREE.

Un groupe d'élèves s'est formé autour d'ANTOINE, rejoint par AXEL.

ANTOINE
Hé les gars !! Il y a quelqu'un qui est au courant du cas de Warren ?


TONY
Heu... !! J'sais pas mais c'est clair qu'il est « chelou » depuis un moment !

MATTHIEU
C'est clair !! On peut même plus l'accoster sans qu'il s'embrouille !!

ANTOINE
Ouais, mais il a peut être un problème.

MATTHIEU
Il avait pas à faire chier Nico comme ça.

AXEL
Attends !! Il l'avait cherché...

BENOIT
Hé les gars !! J'ai entendu un truc,
c'est une meuf qui m'a dit ça :
il paraît que les vieux de Warren sont en train de divorcer

(en se tournant vers Matthieu)
Tu sais, la meuf que je t'ai montrée hier !

MATTHIEU
La blonde ?? Ah Oué !! Elle est vachement bonne !

ANTOINE
Attends !! C'est pas une excuse, mes vieux sont divorcés aussi
et j'emmerde pas le monde !

BENOIT
Moi on m'a dit que c'était ses parents mais y a peut être autre chose...

NICOLAS
(s’adressant au groupe)
Vous êtes encore en train de baver sur Warren ?
Foutez-lui la paix, c'est pas votre problème !

TONY
(
Sur un ton agressif et exaspéré)
Ah !! C'est bon casse-toi!

AXEL
(l'air dégoûté)
Vous ne savez même pas de quoi vous parlez !

BENOIT
C'est bon ! On est en retard : si on traîne encore, y aura plus rien à bouffer!



SEQ 16. INT. JOUR. CHAMBRE DE WARREN.

Dans sa chambre, énervé, comme un lion en cage, WARREN pète les plombs à cause des cris de ses parents qui s'engueulent en bas.

WARREN

(sautant sur son lit en tapant sur son oreiller, en pleurs, en colère, agacé)

Putain et c'est reparti !!!

(hurlant)

J'en ai marre !!!

Pourquoi vous faîtes ça ??

ON N’EN PEUT plus, THEO ET MOI!!!

WARREN se lève de son lit et ouvre la porte de sa chambre pour crier en bas.

WARREN

Arrêtez ! J'en ai marre !
Allez vous engueuler ailleurs !

SON PERE
(criant de plus belle)

Si t'es pas content, tu sais où est la porte :

on ne te retient pas, tu peux dégager quand tu veux !

WARREN claque sa porte, la ferme à clé et retourne s’asseoir sur son lit.

WARREN

(pleurant encore plus)

J'en ai marre de cette famille de merde…

(il attrape la bouteille d'alcool qui est sous son lit)

Vivement qu’j'me barre d'ici !... J'en peux plus…

WARREN boit une très longue gorgée d’alcool, puis se lève pour augmenter le volume de sa musique. Il se rassoit sur son lit pour compter son argent.

[Idée de musique pour la bande son: « Sweet dreams », de Marilyn Manson]

SEQ 17. INT. JOUR. LYCEE. CAFETERIA.

Dans un coin tranquille du lycée, AXEL a réuni ANTOINE, ALEXANDRE, ZEP et TONY, qui se toisent un peu.

ATTENTION : Insérer NICOLAS ?

Les quatre garçons sont autour d’AXEL qui, après s’être assuré que personne n’arrive, sort de son sac la caméra « empruntée » au club vidéo.

            ZEP

            Alors c’était toi ?!

            ANTOINE

            Mais t’es malade d’avoir braqué la caméra du club vidéo !

ALEXANDRE, ZEP et TONY semblent d’accord avec ANTOINE, faisant des signes de folie.

            AXEL

            C’est bon ! Attendez ! Regardez plutôt ça…

Sans prêter attention à ses camarades, AXEL glisse une cassette dans l’appareil qu’il met en lecture.

Apparaissent alors des images volées de WARREN…

…en train de boire, caché dans une cage d’escaliers,…

                                   WARREN

                                   Putain… Fais chier… Ils me prennent la tête...

…de parler seul, dans le vestiaire de la salle de sport,…

                                   WARREN

(marmonnant)

Marre de cette vie de merde...

…donnant un coup de pied violent dans une porte avant de s’effondrer,

en larmes…

AXEL arrête la caméra pour la remettre rapidement dans son sac à l’approche d’un élève qui ne fait que passer.

AXEL

Je sais que Warren a des problèmes : je l’ai appris par des potes qui le connaissent,

dans son quartier. Ils m’ont dit que c’est la crise, chez lui, tous les soirs,

à cause de ses parents…

Les quatre garçons écoutent, se regardant les uns les autres.

AXEL

Moi, je sais que c’était un super mec...

J’aimerais l’aider, mais je ne sais pas quoi faire.

(s’adressant plus particulièrement à Zep et Tony)

Vous le connaissez bien mieux que nous : vous n'avez pas une idée ?!

Les garçons se regardent un instant. ZEP hésite et se lance.

            ZEP

            Ouais… Il faut qu’on l’aide… Il faudrait en parler au CPE ou à l’assistante sociale.

ANTOINE

            Ouais ! C’est une putain de bonne idée !

            TONY

            Mais est-ce que lui, il voudra en parler ?

            AXEL

            Faudra bien, s’il veut que ça s’arrange…

AXEL jette un œil à ALEXANDRE, qui n’a rien dit. ALEXANDRE regarde les autres puis hoche la tête en signe d’approbation.

SEQ 18. Int. Jour. Lycée. Atelier & Salle T1.

A l’atelier, au début du premier cours de l’après-midi, le Conseiller Principal d’Education intervient alors que les élèves, déjà tous en blouse, sont au travail. Le jeune PROF D’ATELIER invite ses élèves à changer de lieu pour l’écouter.

            LE PROF D’ATELIER

            Allez les gars, tous en T1 !

Les élèves se dirigent dans la salle dans laquelle le CPE les attend.

            LE CPE

            Bonjour, asseyez-vous…

Je suis venu vous parler des « emprunts » réguliers de la caméra du club vidéo.

(les élèves rient un peu)

            S’il vous plaît…

            (les élèves se calment et le silence revient)

            Puisque cette fameuse caméra est une nouvelle fois revenue intacte

dans l’armoire de la salle vidéo, il n’y aura pas de suite à ce problème.

Mais cette fois-ci était la dernière.

Par ailleurs, je veux  que cesse toute violence au sein de cette classe.

Faîtes-vous un peu oublier ! Compris ?

LES ELEVES

(pas fiers)

            Oui, M’sieur…

            LE CPE

            Merci. Au revoir.

            (regardant le prof avant de sortir de la salle)

            Excusez-moi encore du dérangement.

            LE PROF D’ATELIER

            Pas de problème ! Allez les garçons : on retourne de l’autre côté. Au boulot !

SEQ 19. Int. Jour. Lycée. Atelier. Vestiaires.

Seul dans le vestiaire, WARREN frappe contre un mur.

NICOLAS arrive dans le vestiaire. WARREN l’arrête pour s’en prendre à lui.

            WARREN

            (énervé)         

            Alors mec, t’as pensé à moi ? Mon fric !

            NICOLAS

            (terrifié, il tourne la tête)      

            Non ! Et puis respire ailleurs : tu pues l’alcool.

            WARREN

            (cherchant quelque chose dans son sac)      

            Tu vas le regretter !

NICOLAS sort de sa poche le couteau de WARREN pour le lui montrer.

            

NICOLAS

            (essayant de sourire ironiquement) 

            C’est ça que tu cherches ?!

WARREN, estomaqué, redouble de violence. Il jette son sa

c s

ur une armoire en métal qui résonne et se jette sur NICOLAS, dans un boucan d’enfer.

Dans la bagarre, WARREN prend un coup de couteau léger dans la main et s’arrête, net. NICOLAS se recule, un peu inquiet. WARREN regarde sa main et s’effondre, en pleurs, contre le mur.

Un instant, NICOLAS semble hésiter puis se penche sur WARREN pour lui prendre la main, sortant un mouchoir de sa poche pour la passer autour de la plaie de son camarade.

WARREN le regarde, se prenant la tête de sa main libre.

            WARREN

            (dans ses pleurs)

            J’en peux plus, Nicolas… J’en peux plus…


SEQ 20. INT. JOUR. LYCEE. ATELIER.

NICOLAS va discrètement voir le prof.

NICOLAS
Excusez-moi, Monsieur, vous pouvez venir voir dans les vestiaires,

Warren ne sent pas bien.

LE PROF et NICOLAS se dirigent dans les vestiaires, sans que les autres élèves ne remarquent rien.


SEQ 21. INT. JOUR. LYCEE. ATELIER.

LE PROF et NICOLAS arrivent des les vestiaires. LE PROF découvre WARREN assis par terre, se prenant la tête dans les mains.

LE PROF

Qu’est-ce que tu as Warren?

WARREN

(desespéré)

J’en est marre, je craque, là… J’en peux plus.

LE PROF

Pourquoi ? Qu’est ce qu’il y a ?

NICOLAS

(il s’accroupit)

Vas-y ! N’aie pas peur. Parle !

WARREN

Si je suis aussi violent c’est à cause de mes parents…

Ils divorcent ça n’arrête pas de s’engueuler à la maison, tous les soirs.

Ma copine m’a largué : c’était mon seul réconfort dans ce malheur.

(Warren semble craquer plus encore)

Et mon petit frère qui doit supporter tout ça, aussi...

Je ne sais plus comment m’en sortir. Je fais n’importe quoi !

Ce matin, j’ai même poussé Alexandre dans les vestiaires !

LE PROF

(il lève les yeux sur Nicolas)

Emmène-le voir à l’infirmerie, je ne peux pas le laisser comme ça.

LE PROF aide WARREN à se relever.

            LE PROF

            (jetant un œil sur la plaie, superficielle)

            Ta main, ça va ?

WARREN

M’en fous, de ça !

LE PROF

Ne traînez pas dans les couloirs.

(à Warren, lui mettant une main sur l’épaule)

Je passerai te voir à l’intercours. Garde courage !

NICOLAS emmène WARREN à l’infirmerie.


SEQ 22. INT. LYCEE. COULOIR

Dans le couloir, WARREN s’arrête soudain, un instant, pour se poser contre un mur, retenant NICOLAS par la manche.

WARREN

Nicolas… Je veux te présenter mes excuses.

NICOLAS

(surpris, prenant le bras de Warren pour le soutenir)

Merci… mais je te comprends. Si j’avais été à ta place, j’aurais peut être réagi pareil.

WARREN

Peut être… mais j’ai quand même été un peu trop loin.

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